Tous solidaires du jeune César
Ils étaient plus de cinquante ados, autour de la mère de César, à poser pour lui en photo, hier après-midi, sur le forum Jacques-Médecin. « C'est la famille », clament-ils fièrement.
Juchés sur leur skateboard, pantalon large et bonnet vissé sur la tête, ils sont plus d'une cinquantaine rassemblés place Masséna, hier après-midi. Comme d'habitude ? Pas vraiment. Cette fois, les skaters se bougent pour l'un des leurs : César Santerre, 12 ans, heurté à la tête par le tram samedi près de la place Garibaldi. Sérieusement blessé, le garçon est toujours hospitalisé à L'Archet.
Alors Kent, Lucas, Garance, Clara et les autres, émus par ce drame, ont tenu à exprimer leur solidarité.
En posant en photo pour César. Une photo de « la famille », comme ils disent. Tous ont entre 10 et 18 ans, probablement pas beaucoup d'argent de poche, connaissent César depuis peu.
Mais ils se cotisent pour lui offrir un cadeau, sous les yeux émus de sa maman, Chantal Barallis-Cardillo.
« On ne quitte pas notre fils »
« Je suis vraiment touchée par cette mobilisation. Merci à tous ceux qui ont témoigné leur soutien », confie Chantal.
Depuis samedi, elle dort chaque nuit au chevet de César, en se relayant avec son père. « On ne le quitte pas une seconde. César est gavé d'anti-douleurs, stone, mais conscient. Il a un trauma crânien, une fracture à la tête qui lui vaut 30 points de suture, il a le rein fissuré, le foie touché... On ignore quand il sortira de l'hôpital. Mais il risque de subir d'autres opérations. »
Sur le forum Jacques-Médecin, les ados se pressent autour de Chantal, l'embrassent, l'encouragent.
À l'instar des camarades de César à Cimiez, au collège Henri-Matisse. Reste que sa mère ignore toujours les circonstances du drame.
« La rue, faute de skatepark »
Son fils s'est-il penché pour ramasser sa planche sur les rails ? Ses cheveux longs lui ont-ils masqué le tramway ?
C'est ce que plusieurs témoins lui ont rapporté. L'intéressé, lui, ne se souvient de rien.
« En tout cas, ce n'est pas un enfant des rues, comme certains ont pu le dire, mais un enfant pris en charge par ses parents », s'insurge Chantal, consciente de l'image de marginaux qui colle aux roues de ces jeunes. « Après le roller, il venait de se mettre au skate. Et faute de skatepark, il a fait comme tous les autres : il est allé dans la rue. »
Or dans la rue, ce sport n'est pas le bienvenu. Du moins, pas pour de nombreux passants.
En juin, un arrêté municipal et un dispositif anti-skate avaient tenté d'interdire les acrobaties place Garibaldi.
Sans parvenir à décourager ces adeptes. « Il leur faut un espace en centre-ville. Quant au tramway sur les places, c'est très joli, mais il faudrait sécuriser les voies. Avec des plots reliés par des chaînettes par exemple », insiste Chantal.
Pour que l'accident de César ait au moins servi à quelque chose.
ccirone@nicematin.fr
Nous avons une pensée particulière pour César et sa famille et croisons les doigts pour un prompt rétablissement.
Il me semble mal venu de de dire ou d'espérer que "l'accident de César ait au moins servi à quelque chose". Il aurait du ne pas avoir lieu, un point c'est tout.
Cela reviendrait à se demander combien d'accident sur la route il faudrait avoir avant que l'on installe des barrières de sécurité dans certaines courbes ?
Ah bon, il faut un quota ? NON, il faut une prise de conscience et ne pas négliger dans le cas du skateboard l'importance d'un lieu de qualité, sécurisé ou les jeunes peuvent rencontrer.
Lors du précédent article sur la manifestation des skateurs niçois, nous avions contacté la mairie afin de leur signifier l'importance d'avoir un skatepark à l'image de la rue et non à l'image d'une aire de jeu avec toboggans. Mais les élus sont certainement trop occupés dans d'autre sphères nationales pour se poser de vraies questions, d'être plus proche de la population niçoise....